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Une crise diplomatique se dessine entre la Libye et la Suisse

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Le colonel Kadhafi, père d'Hannibal.

Publié le 24 juillet 2008
Quelques jours après l'arrestation d'Hannibal Kadhafi et de son épouse à Genève le 15 juillet, les autorités libyennes ont mis en place une série de mesures qualifiées de « préoccupantes » selon le Département fédéral des affaires étrangères, contre la Suisse

Hannibal Kadhafi, fils cadet du colonel Mouammar Kadhafi accompagnait sa femme Motassim Bilal Kadhafi, venue à Genève pour accoucher lorsqu'il a été interpelé dans le palace où les époux étaient descendus. La police locale avait été alertée par les employés de l'hôtel sur les mauvais traitements infligés par les époux à leurs deux domestiques; inculpés de « lésions corporelles simples, menaces et contraintes envers leurs domestiques », Hannibal Kadhafi et son épouse ont passé deux nuits en prison avant d'être libérés contre une caution de 500 000 francs et de quitter la ville.

En guise de représailles, les autorités libyennes ont fait fermer plusieurs entreprises suisses ayant des bureaux en Libye, telles que Nestlé et Asea Brown Boveri, dont les bureaux ont été placés sous scellés. De plus, deux cadres suisses ont été arrêtés samedi dernier et placés en détention, officiellement pour des « problèmes fiscaux ». Le DFAE a émis un avis recommandant aux ressortissants helvétiques de renoncer à se rendre en Libye, où vivent 49 Suisses et se trouvent actuellement quelques touristes, selon cette publication[1]. Mercredi matin, une manifestation rassemblant environ 200 personnes appartenant aux comités révolutionnaires a été organisée devant l'ambassade de Suisse à Tripoli pour protester contre la « maltraitance » dont aurait été l'objet Hannibal Kadhafi lors de son arrestation. Un communiqué menaçant la Suisse de représailles sans excuses officielles a été remis à l'ambassadeur Daniel Von Muralt qui, à cette occasion, a certifié que la Suisse n'a « cherché à aucun moment à blesser les sentiments du peuple libyen ».

Mercredi matin, une délégation diplomatique a été envoyée sur place par les autorités suisses afin d'« apporter aux autorités de Libye des explications circonstanciées sur l'interpellation à Genève, mardi 15 juillet, de Monsieur Hannibal Kadhafi et tenter ainsi de prévenir une crise entre les deux pays », selon un communiqué publié par le département des Affaires étrangères[2], dont la chef, Micheline Calmy-Rey, a interrompu ses vacances pour suivre l'affaire.

Références

  1. ((fr))DFAE« Les conseils aux voyageurs pour Libye ». admin.ch23 juillet 2008.
  2. ((fr))DFAE« Délégation diplomatique en Libye ». admin.ch23 juillet 2008.

Sources